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Au moment où les projecteurs sont braqués sur la vague de revendications démocratiques au Maghreb, Latifa Bennari s'entretient avec Philippe Robichon sur le plateau de son émission "Des Rives" (Berbère TV) pour faire un état des lieux sur la question de la maltraitance sexuelle des enfants. Etat des lieux.
Grâce à Internet, des victimes d'Algérie ou du Maroc font appel à l'Ange Bleu, une association pourtant basée en France. Sa présidente, algéro-marocaine d'origine, très touchée par la situation de ces personnes résidentes sur le territoire de son enfance s'est donc penchée sur le problème.
Revenant sur sa propre enfance et sa première expérience au contact avec un auteur de maltraitance dans le cadre de son action auprès des victimes en Algérie, Latifa Bennari relève l'impact culturel, dénonce l'absence de structures adaptées, pointe du doigt l'impunité qui sévit en la matière et en appelle à la volonté politique pour soutenir les rares acteurs agissant sur ce terrain.
Le poids de la culture et les traditions familiales ont un impact majeur sur la situation des victimes, notamment en Algérie. "La culture tue la parole. Elle entretient le silence" affirme-t-elle. Le tabou particulièrement prégnant au sein des familles et de leur entourage empêche celles-ci de confier leurs vécu, elles vivent ainsi une "double-peine" et subissent le poids d'une culpabilité que les mouvements de lutte contre ce type de maltraitance ont globalement permis de dépasser au cours de ces vingt dernières années en Europe. La loi serait en mesure de libérer la parole, de rendre justice et de prévenir des abus en aval, en séparant l'acte criminel du fait culturel. Si les victimes parlent, le nombre d'abus baissera. Les pays du Maghreb souffrent encore d'un manque certain de législation en la matière. Mais la réponse pénale ne suffit pas si l'on ignore en même temps la prise en charge des pédophiles. C'est pourquoi Latifa Bennari fait état de l'importance d'une écoute auprès des abuseurs potentiels avant le passage à l'acte ou afin d'éviter la récidive.
Les moyens manquent pour soutenir les acteurs agissant sur ce terrain. Latifa Bennari cite notamment l'action entreprise par le réseau Wassila (1) et le professeur F. Kacha (2) parmi les initiatives qui mériteraient un soutien plus actif de la part des pouvoirs publics. Une situation qui s'avère légèrement différente au Maroc où le roi Mohamed VI s'est engagé personnellement à combattre ce fléau et a développé une politique à la fois en faveur de la réinsertion et du suivi des détenus tout en dotant la législation de moyens d'action pour les victimes.
L'émission est accompagnée de deux témoignages qui révèlent des réalités qu'insoupçonne encore la population de ces pays. Celui de Saïd révèle que les garçons eux aussi peuvent en être victimes et souligne la problématique de la prostitution. Celui de Nadia relate le silence de plomb entourant ce sujet et surtout l'absence totale de structures d'écoute et d'accueil.
La pédophilie en Algérie
envoyé par BerbereTV. - L'actualité du moment en vidéo.
© 2011, Berbère TV / El Watan, Philippe Robichon (réal. Miloud Lassal) - 06 février 2011
© 2005 : Association L'Ange Bleu - Conception : KANYOO - Développement : Willm N.
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